Plus loin de moi
les courses au vent au trot au pas
plus loin encore
ne pas comprendre
un monde sans moi
petite étoile éparpillée dans
une galaxie fuyante
une planète fongicide
des vivants morts d’être las
et l’herbe qui flottille aux abords
quand je longe près de toi les rivières enlacées
les forêts d’écureuils aux épines ensemencées
jamais de me lasser de te dire que je t’aime
le renard trop pressé devant nous
là
juste aux limites du concevable
et le sommet des bouleaux
qui de tangage s’épouvante
ainsi je ne me lasse pas de te dire que je t’aime
malgré le monde sans moi
écrasée par le silence des vivants morts d’être las
malgré cette odeur insupportable après le soir
dans les champs butinés de germicide
près des nuages radioactifs des chaleurs électriques
des orques enplastiquées des mers trop pleines
Pourtant
toujours
je continue de chavirer mes pas près des tiens
dans la tourbe et les espaces immenses
le regard perdu les mains serrées
les larmes aux yeux